Longtemps portée par le web, la seconde main gagne aussi du terrain en ville. Genève ne fait pas exception.
C’est surtout par le digital que le marché de la deuxième main a connu une incroyable progression ces dix dernières années. Mais dans les villes, les magasins second hand ne sont pas restés inactifs. Ils réussissent de mieux en mieux à séduire les flâneurs et redessinent nos périples urbains.
En Suisse et à Genève, chaque enseigne développe son atmosphère propre, indissociable des personnalités qui effectuent la curation de ces objets en quête d’une nouvelle vie. La variété de styles s’exprime notamment dans les rayons des vêtements et des accessoires. «On peut trouver à la fois des magasins vintage, avec leurs pièces griffées, des friperies qui couvrent jusqu’aux années 80, des dépôt-vente pour des pièces récentes qui ont été sélectionnées, sans oublier l’offre des boutiques caritatives», se réjouit Mahi Durel, qui a inauguré le magasin Wood à Genève. Cette designer de mode déniche des pièces datant des eighties jusqu’aux années 2000, qu’elle ponctue par ses propres collections «capsule».
Un autre aspect dynamise l’offre actuelle: l’hybridation des formules. L’expérience de la friperie s’agrémente d’une vitrine pour quelques créations contemporaines triées sur le volet, ou se prolonge dans le cadre d’un café. Ces efforts de convivialité ne sont pas forcément la règle dans les boutiques focalisées sur le mobilier vintage, en raison de la rareté des pièces. De nouveaux acteurs viennent amener un vent de fraicheur dans ce secteur également, comme Malek Youssef, qui a inauguré en 2019 le magasin Cyclup Design, spécialisé dans le mobilier des années 50 à 70. Le travail de recherche, réparation et stockage des pièces accapare une grande partie de sa semaine. Il a donc décidé de garder un seul jour d’ouverture au public, le samedi, ce qui lui permet de miser sur la qualité de l’accueil. Dans sa boutique, la clientèle peut plonger sa visite en discutant avec le maître des lieux. «Plus les clients sont attachés à la pièce qu’ils vont acquérir, plus la circularité est en quelque sorte garantie. J’essaie de proposer des prix raisonnables. L’échange que j’entretiens avec mes clients fait partie de mon rôle: je dois être le garant de ce patrimoine du design.»
